Roue libre

Récit d’une balade photographique

Récit d’une balade photographique avec des élèves de 5e du collège Saint-Gabriel de Haute-Goulaine, dans le cadre du projet Un p’tit vélo dans la tête de Kat Lucas (FotoSonor).

Quelques mois après avoir enregistré les récits de vélo des résidents du CH Delaroche, les élèves de 5e du collège Saint-Gabriel de Haute-Goulaine ont, à leur tour, pris la route. Un appareil photo en main, ils ont documenté leur environnement, capturant les formes familières, les motifs récurrents et les paysages qui jalonnent leur quotidien.

Cette fois, le temps est bon. En janvier dernier, les températures négatives avaient contraint l’artiste Kat Lucas et l’équipe du collège Saint-Gabriel de Haute-Goulaine à repousser la sortie. Mais ce matin, le soleil réchauffe la cour centrale du bahut, bordée de rangées de VTT noirs, oranges et jaunes fluos.

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Au milieu, une classe se rassemble face à Kat qui donne les directions de la matinée. En petits groupes, équipés d’un appareil photo et d’une grille de notes, les élèves partiront dans quelques minutes, à pied ou à vélo, explorer les formes qui façonnent leur environnement. Accompagnés de Kat, Marika, Sunil, Prisca ou Solène, ils se lancent à la recherche d’enseignes, de logos, de portes, de lampadaires, le regard guidé par l’approche de l’artiste Jos Houweling, spécialiste des séries de motifs, de signes, de typographies.

On peut zoomer ?

Casque sur la tête et gilet jaune enfilé, deux groupes enfourchent leurs vélos en direction du centre de Haute-Goulaine, doublant au passage Élise, Juliette, Gaspard, Gauthier, Céleste, Emma et Lisa, qui marchent avec Kat vers le champ des chevaux et les lotissements.

Plus loin, Julia, Djibril, Louane et Louise attachent leurs vélos derrière la place de l’église, où le marché s’est installé. Les logos de voiture sont les premiers à être capturés, toujours à la même distance pour composer une série cohérente. Ici, c’est sept pas et demi. De l’autre côté du bourg, Iness et Laly s’intéressent aux mêmes motifs et testent différentes façons d’évaluer leur recul : en avant, en arrière, en pas chassé. Pendant ce temps, derrière un bâtiment, Margaux et Adrien tournent leur objectif vers les crocus et les jonquilles que Margaux repère et nomme du premier coup d’œil.

Les panneaux de signalisation, c’est Louise qui les a pris en photo parce que c’est la plus grande !

En quelques mètres, la feuille se remplit de tout ce qui compose le décor urbain d’Haute-Goulaine. Le groupe installé à côté de l’église capture les différents types de sol : le bitume neuf, l’enrobé fatigué, l’herbe tondue, les plaques d’égout, presque sans bouger. On regarde en haut, en bas, on revient sur nos pas.

À peine une heure, et c’est déjà l’heure du retour. Cette fois la route grimpe un peu pour rejoindre le collège et le CDI où toute la classe se retrouve pour échanger. On apprend qu’un groupe à pied a fait une série de poules, d’autres de traces de pollution autour du collège. Quelques-uns aussi, partis explorer les espaces naturels se sont approchés au plus près pour photographier les détails des chevaux, les sabots, les oreilles, avant de s’engouffrer dans la forêt autour d’une série d’écorces.

La sonnerie retentit, il est 12h20. Les collégiens filent vers leur déjeuner et Kat repart avec les appareils photos chargés de toutes ces formes captées en un bout de matinée.