La mémoire des corps

Portraits dansés au Centre Hospitalier Delaroche de Clisson entre résidents et artistes de la compagnie Yvann Alexandre

Quel paysage, quel lieu, quelle ambiance vous évoque le mot danse ? Dans les couloirs des Ehpads du territoire, résidents, personnel et enfants de passage prennent la pose avec les danseurs de la compagnie Yvann Alexandre et en profitent pour raconter un souvenir de danse.

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Gérard
73 ans

Les pieds dans le décor
Moi je n’ai jamais été un danseur, mais j’ai fait du théâtre. J’ai joué dans Le Tour du Monde en 80 jours. La dernière séance, on a rigolé : j’ai demandé à un copain de me faire un croche-patte et je me suis vraiment cassé la gueule. Après, les gens m’ont demandé : vous l’avez fait exprès ? J’ai répondu Bien sûr ! Evidemment ! On n’avait pas de textes, on jouait des voyageurs, on parcourait vraiment le monde, dans de beaux tableaux. Je continue, maintenant c’est moi qui suis dans les décors.

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Simone
85 ans

Regarder sans danser
Avec ma jambe, je ne peux pas danser, c’est comme ça depuis que je suis toute petite. Je me rappelle les bals de village à Pannecé, les garçons m’invitaient, mais je disais je ne peux pas. Je veux bien vous regarder danser mais moi je ne peux pas. Ils rigolaient, moi aussi.

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Laurent
52 ans

Discothèque et pâtisserie
Pour moi, la danse, c’est les discothèques de ma jeunesse. J’ai grandi dans un village où il y avait une des plus grandes boîtes de France : Le Grand Saint-Germain. J’y ai passé ma jeunesse, j’y étais tous les weekends. J’étais en apprentissage pâtisserie à côté et je disais à mes parents que j’allais embaucher à minuit mais en fait jusqu’à trois heures du matin j’étais en discothèque. Je sortais, j’enchainais à la pâtisserie et je servais des croissants pour ceux qui sortaient de boite.

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Yvonne
70 ans

La ruine et le club
Dans les années 70, avec toute une bande, on aimait bien danser. Les parents d’un copain avaient une ruine à Sainte-Luce-sur-Loire, alors on a décidé de la retaper pour en faire un club. On se retrouvait tous les weekends pour danser le rock, le jerk, le slow. On pouvait être jusqu’à 50.

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Annick
85 ans

Un pied dans chaque pays
Comme toute jeune fille, j’ai dansé le slow, le paso doble, la valse avec mon mari. Mais en Afrique ! J’ai vécu au Niger, au Tchad, au Gabon, au Cameroun, en Côte d’Ivoire. On faisait des boums entre amis.

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